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La République du Bénin est une vieille terre de valeurs culturelles incontestables.
Les religions tant traditionnelles que révélées occupent une grande place dans les activités des populations. En effet, 20% des Béninois se partagent les religions chrétiennes importées ou assimilées : catholicisme, protestantisme et diverses sectes.
Plus de 80% de la population pratiquent encore les religions traditionnelles communément appelées animisme, tandis que l'islam progresse dans des grandes cités comme Porto-novo, Parakou et Djougou. L'animisme pratiqué dans toutes les régions du pays repose sur une conception polythéiste de l'univers : Dieu ou le "Créateur" est en tout et partout.

L'ensemble de cette conception composé de divinités diverses est appelé Vodoun dont le Bénin est incontestablement le berceau.
Le Vodoun, c'est l'ensemble des divinités adorées dans la plupart des régions Adja Tado et Yoruba. Des cultes sont rendus ainsi à Héviosso ou Shango (Dieu du tonnerre ou de la foudre), à Sakpata ou Sakpanna (Dieu de la variole), aux différentes sortes de Dan (Divinités qui procurent le bonheur aux hommes), au Gou ou Ogun (Dieu du fer et des forgerons)...
Ni le christianisme, ni l'Islam n'ont empêché le culte du Vodoun de s'implanter et de se développer à Cuba, au Brésil et aux Antilles notamment. Au Bénin, grâce au phénomène du syncrétisme, catholiques, protestants et musulmans participent allègrement aux festivités Vodoun. Ces festivités sont souvent l'occasion, dans chaque région de grandes et féeriques manifestations, de démonstrations spectaculaires et périodiques de chants et danses dont la beauté est inégalable dans la sous-région.
Art et artisanat
Si l'art est l'expression vivante d'un peuple, il serait erroné de croire que les traditions ancestrales et l'art béninois sont à la veille d'être absorbés ou détruits par le progrès ou le modernisme. Non seulement ils s'opposent d'eux-mêmes au matérialisme envahissant, mais le gouvernement les protège.

Ainsi, tout comme l'art du Golfe du Bénin, on peut dire que l'art béninois a acquis, depuis longtemps, ses lettres de noblesse. Sur toute l'étendue du territoire national, artistes et artisans travaillent le bois, le cuivre, le fer, le bronze et toutes matières premières locales produisant de merveilleux objets originaux, riches et variés malgré des moyens matériels limités et des installations rudimentaires.
Il n'est pas nécessaire de séjourner longtemps au Bénin pour apprécier l'artisanat local.
Particulièrement représentatif du mode de vie des populations, il est le reflet vivant des coutumes et des mœurs autochtones.
Si le centre de promotion de l'artisanat situé à Cotonou est une expérience heureuse de regroupement des produits de l'artisanat du Bénin et de la sous-région, le touriste qui parcourt le pays est fasciné par l'artisanat local composé de :
- Masques guélédé de Kétou et des environs ;
- Vanneries et des tam-tams stylisés de Porto-novo, de Comé, d'Abomey et des villages environnants ;
- Poteries de Tourou (Borgou), de Sê (Mono), d'Abomey (Zou), de Tanougou (Atacora) ou de Porto-novo ;
- Fauteuils sculptés de Gbanamé, d'Allada, d'Abomey ;
- Services de tables, les nappes-tentures et des objets en tissage de toute nature de Djougou, d'Abomey, de Toffo ;
- Bracelets en nickel, en cuivre ou en bronze, en or ou en argent, des récades de chefs en cuivre, des épées et autres cannes en aluminium de Djougou, de Nikki, d'Abomey ;
- Chapeaux bariba en raphia, des musettes en peaux d'animaux de Boukoumbé et Djougou, etc...
A cela, il faut ajouter un autre art qui se développe dans le pays : la peinture avec une forte personnalité des artistes nationaux. Tout cela connaît un très grand succès.
Le Bénin, en tout cas, est l'un des rares pays de la Côte Ouest-Africaine à disposer de vestiges historiques, de palais richement décorés, de demeures à caractère féodal... Ce qui est la preuve que le patrimoine historique et artistique légué est jalousement conservé.
Les musées
Vestiges de la culture ou témoin d'une civilisation, les musées, au Bénin, comme de par le monde attirent la curiosité du visiteur.
En attendant de couvrir tout le territoire national notamment avec le projet du musée de plein air de Parakou, et celui du musée des Arts et Traditions populaires de Natitingou, la situation des musées au Bénin se présente comme suit :
Le musée historique d'Abomey
BP 25 - Tél 50 02 69 - 50 03 14.
Premier musée du Bénin créé en 1945, il est installé dans une partie des palais des anciens souverains du célèbre royaume du Danxome. Ce musée présente des collections originales et authentiques confiées par les descendants même des anciens rois, des productions d'objets royaux aujourd'hui détruits ou exposés dans des musées d'Europe ; il s'agit notamment de trônes des rois et sièges des reines, bijoux princiers, armes, tenues de guerre ou d'apparat, sculptures en bois ou recouvertes de métal, teintures...
Le visiteur peut admirer les scènes historiques matérialisées dans les bas-reliefs en terre rouge pétrie, et peints de couleurs vives, qui ornent les façades des salles d'exposition, les tombeaux de rois aux portes basses, toujours vénérés, les instruments de guerre et de conquête du royaume. C'est un musée bien animé par des cérémonies rituelles périodiques au cours desquelles divers objets reprennent vie et leur pleine signification. C'est le musée du Bénin le plus connu à l'extérieur.
Le musée ethnographique de Porto-novo
BP 299 - Tél. 21 25 54
Constitué en 1962, il présente des masques guélédé provenant de Saketé et de Pobé ainsi qu'un échantillon d'instruments de musique, d'armes, d'outils aratoires et des ateliers de forgerons, une panoplie d'éléments divinatoires exposés dans la salle consacrée au FA ou IFA.
Le musée Honmè de Porto-Novo
Ce musée est aménagé dans la maison même des rois de Xogbonou (Porto-Novo). Le musée de Honmè dispose d'un édifice central, vaste ensemble architectural constitué par une succession de cours intérieures à implivium qui résument, rappellent et prolongent l'histoire du royaume et particulièrement celle de son dernier souverain, le Roi Toffa. C'est aussi dans la sous-région, un des rares musées de style Yoruba encore en bon état de conservation et accessible au public. Le musée de Honmè sert de cadre à des séances d'animation culturelle.
Le musée historique de Ouidah
Tél. 34 10 21
Il est situé dans l'ancien fort Portugais construit en 1721 et dénommé fort Saint Jean-Baptiste d'Ajuda. Le port de Ouidah ayant été un des principaux points d'embarquement des esclaves noirs vers les Amériques et les Caraïbes, son musée est naturellement orienté vers l'histoire de la traite atlantique et sur les cultures de la diaspora africaine au Brésil et à Cuba en particulier, ainsi que sur les influences culturelles des créoles afro-brésiliens ou afro-cubains sur les populations autochtones depuis leur retour à la fin du XIXè siècle.
| Heures d'ouverture des musées : |
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Du lundi au vendredi de 8h à 12h30 et de 15h à 18h30 Samedi, dimanche et jours de fête 9h à 12h30 et de 15h à 18h30.
Prix d'entrée : 1000 F CFA - 1500 F CFA pour le musée d'Abomey.
N.B. : L'entrée dans les musées de Bénin est gratuite le premier dimanche de chaque mois, toute prise de vue est interdite dans les salles et cours des musées.
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Fêtes nationales et traditionnelles
La diversité ethnique de la population béninoise est une source de la grande richesse de sa culture dont le folklore est la manifestation la plus spectaculaire. Les nombreuses fêtes traditionnelles sont des occasions pour chacune des communautés d'exprimer ses croyances, sa créativité à travers des figures de danse, il convient de noter :
- Au nord, dans le Borgou béninois, les festivités de la Gani, moments privilégiés de la réaffirmation de l'identité culturelle des Batombu (Bariba), donnent l'occasion d'une fête haute en couleur et pleine de sons.
Le visiteur ou touriste en profite pour mieux saisir l'histoire du royaume de Nikki.
- Au sud, des manifestations analogues se déroulent à Abomey, Porto-novo et Allacla : ce sont les cérémonies dites des grandes coutumes. Elles constituent de grands moments de la vie culturelle béninoise.
- Partout ailleurs, des cérémonies publiques se déroulent en l'honneur des innombrables Vodoun, à l'occasion de la sortie des initiés, des circoncis... ou simplement pour les fêtes des moissons.
A cela, s'ajoutent les réjouissances populaires et spontanées très appréciées des touristes comme :
- Les danses des guélédé à Pobé, Sakété, Kétou et Savé - les danses Egoun (Revenants) à Porto-novo, Ouidah.
- Les Zangbéto (fantômes) dans tout le sud, - les groupes de tam-tams qu'organisent les ressortissants des diverses régions du pays.
| Calendrier |
| Fêtes nationales |
- 1er janvier : Jour de l'An
10 janvier : Fête du Vodoun
1er mai : Fête du travail
1er août : Fête de l'Indépendance |
| Fêtes religieuses (jours variables) |
- Pâques
Ascension
Pentecôte
Assomption
Toussaint (1er novembre)
Noël (25 décembre)
Ramadan
Tabaski. |
| Fêtes traditionnelles |
Bien que les fêtes traditionnelles soient vivaces au Bénin et qu'elles rythment la vie des populations, elles ne se déroulent pas à des dates fixes. Citons cependant :
La Gani (courant décembre) ;
Les grandes coutumes en pays Fon et Mahi (période de novembre à février) des cérémonies annuelles ;
La fête du Vaudou (courant janvier) Elles comprennent une série de manifestations très significatives dont certaines se déroulent pendant deux semaines. C'est un précieux moment de communion intense entre les vivants, les ancêtres décédés et même les vodoun. |
Enseignement
La République du Bénin, appelée le quartier latin de l'Afrique dans les années 40 par Emmanuel Mounier à cause de son taux élevé de scolarisation, du nombre et de la qualité de ses cadres qui se retrouvaient en poste dans toutes les colonies du groupe de l'A.O.F., a toujours réservé une place de choix à l'instruction.
Rarissimes sont les villages du Bénin qui ne disposent pas d'une école primaire. Les collèges d'enseignement moyen général et les lycées couvrent la quasi totalité du territoire national. Tous appartiennent en majorité à l'Etat, mais de plus en plus, des institutions confessionnelles voire des personnes privées s'occupent, au côté de l'Etat, de l'enseignement au Bénin.
Seul l'enseignement supérieur dispensé à l'Université Nationale du Bénin à Abomey-Calavi et dans les Instituts et Ecoles relevant de l'Université demeure le monopole de l'Etat.
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